Soukeïna Ouaguef

Tortionnaire


D'aussi loin que je m'en souvienne, je l'ai toujours appelé « Papa »... Peut-être que le mot utilisé n'a pas vraiment de sens affectif ou peut-être que si finalement. Papa, pour moi c' était un homme, un homme qui était là sans vouloir l'être réellement. Un homme que je craignais, un homme qui n'en était peut-être pas un, en tout cas il n'y avait rien d'humain dans cet homme quoique l'enveloppe corporelle et encore sa forme était telle un buffle sauvage écrasant la moindre parcelle d'humanité dans ce monde pour laisser place à sa fierté et son orgueil légendaire. Qui a dit un jour que l'esprit pouvait contenir une énorme charge d'émotion négative sans défaillir ? Je suis la preuve même que cela est possible, Possible ou impossible c'est la question que je me posais souvent. Je me suis renseignée pour savoir si l'on pouvait contenir cette énorme charge, j'en suis arrivée à un point ou je ne me posais plus la question, j'endurais, juste. Peut-être est-ce le fait qu'une fille en Afrique Noire telle que moi n'a aucune chance d'être elle-même, de penser par elle-même ou de simplement vivre... J'étais là à contempler la silhouette d'un homme grand et puissant sans même savoir si un jour j'allais pouvoir lui échapper. Ici à Koboko, on l'appelle « le chef », chez moi, on ne l'appelle pas, c'est lui qui nous appelle et lorsqu'il le fait, c'est soit pour nous insulter, soit pour nous affliger les plus atroces souffrances. Pensez-vous que le fait que je sois sa fille y change quelque chose ? Non, il a 47 autres enfants, un d'entre eux peut bien disparaître personne n'en saura jamais rien et si on le sait, on l'oubliera machinalement. Alors je vis, non, je survis avec cet énorme fardeau dont je ne sais si je pourrais un jour y échapper, par une échappatoire, n'importe laquelle. Bien sûr j'ai pensé à une échappatoire qui pourrait résoudre tout mes problèmes, la Mort. Peut-être mourir pourrait me sauver d'un enfer paradisiaque à l'ombre des palmiers. Mon père était un monstre apprécié de tous, on l'appellait « Dada ! » , Amin Dada.

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